L'ONUDC s'engage à la prévention de la radicalisation et à la réinsertion des détenus présumés terroristes et de ceux à haut risque

01/05/2015

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La situation des Etats du Sahel est exacerbée par la pression exponentielle de leurs systèmes pénitentiaires. En effet avec les taux de surpopulation carcérale nationale (ou localisée) parmi les plus élevés du monde, pouvant excéder 230% d'après les estimations de l'ONUDC, les conditions de détention dans les Etats du Sahel (Burkina Faso, Tchad, Niger, Mali et Mauritanie) soulèvent de nombreuses préoccupations notamment liées au respect des droits de l'homme et la sécurité dans la région.

Ces inquiétudes sont davantage aggravées par la présence de plus en plus importante de détenus à haut risque présumés terroristes extrémistes au sein des institutions pénitentiaires de la région. Le risque de contamination par la radicalisation des détenus de droit commun est non seulement réel mais encore les risques de récidives sont considérables, à moins que des mesures adéquates de prévention de la radicalisation et de réinsertion sociale soient mises à la disposition des institutions.

Le Niger est particulièrement confronté à la problématique de la gestion, du traitement, de la prévention de la radicalisation et de la sécurité des détenus à haut risque, en l'occurrence des détenus inculpés de terrorisme. En conséquence les autorités nigériennes ont entrepris une réflexion sur la prise en charge de ces détenus présumés terroristes extrémistes, afin de développer un programme de réinsertion sociale.

C'est dans cette optique que l'ONUDC a organisé, en collaboration avec la direction de l'administration pénitentiaire du Niger et le soutien du gouvernement de l'Autriche, un atelier interdisciplinaire sur la sécurité des détenus à haut risque et l'examen d'un plan national de réinsertion des détenus, qui s'est tenu à Niamey du 28 au 30 avril 2015. Cet atelier a été rendu possible grâce à la contribution du Danemark.

Les participants à l'atelier interdisciplinaire du 28-30 avril 2015
Les participants à l'atelier interdisciplinaire du 28-30 avril 2015

L'évènement a réuni des représentants d'un grand nombre de ministères, notamment de la Justice, de l'Intérieur, de l'Education et de la Santé Publique, ainsi que des membres de l'Inspection Générale de l'Administration Pénitentiaire, de la Cour d'Appel, des services spécialisés d'assistance sociale et du secteur privé. Ce processus, facilité par des experts d'Algérie et de Tunisie, a permis de renforcer le cadre conceptuel du plan national de réinsertion, de préparation avant la libération et d'accompagnement communautaire après la mise en liberté.

À cet égard, les participants régisseurs et la directrice générale de l'administration pénitentiaire du Niger ont relevé le taux élevé de détention préventive, la lenteur du traitement des dossiers des prévenus et, dernièrement, l'important nombre de personnes arrêtées pour faits de terrorismes, dont certains sont des enfants.

L'élaboration d'un système d'évaluation de l'impact des initiatives de réinsertion sur la sécurité publique et la prévention de la récidive ont également fait l'objet des discussions des participants. Ceux-ci ont conclu sur la nécessité de renforcer les capacités des régisseurs en matière de gestion des détenus à haut risque et de réinsertion sociale.

Dans le cadre de la contribution de l'ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, les efforts de réforme pénale visent à assurer le respect des droits des détenus tel que stipulé par l' Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus. À ceux-ci s'ajoutent les « Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l'imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes » (Règles de Bangkok) et d'autres instruments internationaux pertinents, en particulier les conventions internationales des droits de l'homme.

Conformément à ces instruments internationaux, ces efforts visent à établir et promouvoir l'application de peines alternatives à l'emprisonnement, ainsi que de programmes de réinsertion sociale qui soient fondés sur un système d'évaluation et classifications des détenus permettant un traitement individualisé. Bien que ces programmes s'adressent à la population carcérale dans son ensemble, une assistance ciblée des prisonniers à haut risque devrait faciliter la mise en œuvre d'initiatives efficaces, notamment pour contrer les menaces posées par le radicalisme et le crime organisé dans la région du Sahel.

Cette activité a été financée par le Danemark et a été mis en oeuvre dans le cadre du Programme Sahel de l'ONUDC.

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