Atelier de formation des formateurs au Niger sur les enfants associés aux groupes extrémistes et violents

19/10/2018

English

A l'instar de certains pays du Sahel où sévit le groupe Boko Haram, le Niger fait face au phénomène des enfants recrutés et exploités par des groupes terroristes et extrémistes violents. Le pays est également connu comme étant un point d'origine, de transit et de destination des victimes de traite et de trafic de migrants, plus particulièrement des femmes et des enfants.

Dans le cadre de la Contribution de l'ONUDC à la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel ( le " Programme Sahel"), l'ONUDC appuie le Gouvernement nigérien par des programmes d'assistance technique visant à renforcer la chaine pénale dans le traitement des dossiers impliquant des enfants en contact avec le système de justice pénale comme victimes ou accusés. Entre 2017 et 2018, l'ONUDC a formé plus de 230 agents nigériens sur ces aspects, et, comme stratégie de renforcement des capacités nationales en matière de formation, l'Office a initié une série de formations-de-formateurs visant à créer un pool de formateurs nationaux spécialisés sur la réponse pénale dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et le trafic d'êtres humains.

Du 8 au 19 octobre 2018, l'ONUDC a organisé un Atelier de formation-de-formateurs à Niamey, sur le traitement des enfants victimes de violence, traite et recrutement par les groupes terroristes et extrémistes violents, et sur l'application des mesures alternatives pour les enfants en conflit avec la loi. Organisée en coopération avec l'Ecole de Formation Judiciaire du Niger (EFJN), la formation avait pour objectif de créer un pool de formateurs spécialisés en justice pour mineurs à la disposition de l'EFJN. 12 magistrats nigériens (procureurs, juges des mineurs et juges d'instruction) y ont pris part et les sessions étaient animées par des experts de l'ONUDC appuyés par des experts internationaux spécialisés dans la formation d'adultes, la psychologie de l'enfant et la justice pour mineurs.

Photo de groupe des participants à Niamey
Photo de groupe des participants à Niamey

A travers plusieurs travaux pratiques, études de cas, jeu-de-rôle et simulation de formation, l'Atelier a permis aux 12 magistrats d'acquérir des connaissances à jour et spécifiquessur le traitement des enfants en contact avec le système de justice pénale et l'application des mesures alternatives aux poursuites et l'emprisonnement pour les enfants en conflit avec la loi, y compris ceux suspectés d'infractions liées au terrorisme. La formation a mis l'accent sur l'importance des méthodes de formation d'adultes, notamment la formation de futurs magistrats et autres acteurs de la chaine pénale.

A l'issue de la formation, un des participants qui officie comme juge des mineurs, déclara : « j'ai assisté à plusieurs formations auparavant mais j'avoue que celle-ci est vraiment particulière. Grâce à la méthodologie et les nombreux exercices et mises en situation pratique, je me sens vraiment apte à assumer le rôle de formateur pour diffuser les connaissances et techniques acquises auprès d'autres collègues. » Un autre participant, juge d'instruction, renchérit en déclarant : « cette formation aura un impact non seulement sur mon rôle en tant que juge mais aussi sur mon rôle de père. Les explications pertinentes des intervenants et les exercices pratiques m'ont permis d'apprendre beaucoup de choses sur la violence à l'égard des enfants, surtout la notion de victimisation secondaire et comment détecter un enfant en situation de détresse. Avant d'appliquer ces connaissances dans mon travail en tant que juge, je vais regarder mes propres enfants d'une autre perspective car je me rends compte que je me suis trompé sur certaines choses en tant que juge ou père. »

La formation permit également aux participants de discuter certains défis que les magistrats nigériens rencontrent quotidiennement lorsqu'il s'agit d'enfants en conflit avec la loi, notamment la coopération avec les autres acteurs de la chaine pénale et du système de protection en général. Un procureur déclara : « j'ai accumulé beaucoup de connaissances à travers plusieurs formations théoriques mais je n'ai jamais pu les mettre en œuvre dans mon travail quotidien. Par exemple, je connaissais les mesures alternatives à la poursuite ou l'emprisonnement mais j'avoue que j'ai raté plusieurs occasions de les appliquer à un enfant suspect et j'ai toujours minimisé le rôle du travailleur social. Grâce à cette formation, je suis confiant que les choses vont changer car dorénavant je sais pourquoi, quand et comment appliquer une mesure alternative à un enfant en conflit avec la loi. Je me rends également compte que le travailleur social est un maillon essentiel pour un juge. »

Cet atelier a été organisé dans le cadre du Programme Global de l'ONUDC sur la violence à l'égard des enfants ainsi que l'Action mondiale pour prévenir et combattre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants (Glo.ACT), grâce au soutien généreux de l'Union Européenne et les Gouvernements du Canada et de la Suède.

Cette activité a été mise en oeuvre grâce au soutien du Canada, de la Suède et de l'Union européenne

Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer