L'ONUDC forme les agents chargés de l'application de la loi dans les Etats du G5 Sahel

24/04/2017

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L'ONUDC s'est associée au G5 Sahel depuis la création de ce dernier pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé transnational, qui mettent en péril les efforts de développement des gouvernements de la région. L'ONUDC a notamment soutenu le Secrétariat du G5 Sahel dans la rédaction du cadre juridique de sa plate-forme de coopération en matière de sécurité (PCMS). La PCMS est un mécanisme régional de coopération, de coordination et d'échange d'information visant à renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.

Les recommandations concernant son opérationnalisation ont été adoptées les 8 et 9 novembre 2016 par des représentants des gouvernements du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad lors d'une réunion organisée conjointement par l'ONUDC et le G5 Sahel à Nouakchott. Ces recommandations ont ensuite été adoptées par les ministres de la Défense et de la Sécurité de ces États.

En janvier 2017, l'ONUDC a soumis un programme d'appui au G5 Sahel, afin de soutenir l'opérationnalisation de la PCMS, en soutenant à la fois son organe de coordination, la plate-forme régionale, et ses services spécialisés chargés de mettre en œuvre cette coopération sur le terrain. Dans le cadre de son mandat, l'ONUDC a donc organisé des ateliers de formation, tant au niveau régional que national, pour chacun des États du G5 Sahel.

Certains participants durant l'atelier de N'Djamena
Certains participants durant l'atelier de N'Djamena

Deux ateliers régionaux ont été organisés au Burkina Faso, tandis qu'un atelier national s'est tenu au Tchad, sur la lutte contre le trafic de drogue (20-24 février 2017 à Ouagadougou) et la collecte et l'analyse du renseignement (27 février-03 mars à Ouagadougou, 20-24 mars 2017 à N'Djamena). En plus des trente (30) officiers des services de sécurité des Etats du G5 Sahel recevant la formation, des représentants régionaux du G5 Sahel ont assisté aux deux ateliers régionaux, le Général Mohamed Znagui (expert défense et sécurité du G5 Sahel) et le commissaire Mohamed Denna (chef de la PCMS régionale). Les cinq chefs des PCMS nationales étaient également présents. Malgré les différents thèmes abordés, ces ateliers de formation ont un élément clé en commun : elles associent des exercices théoriques et opérationnels.

Au cours de la première séance de formation à Ouagadougou, sur la lutte contre le trafic de drogue, l'un des principaux objectifs était de créer des réflexes de coopération et de partage d'informations entre les participants, des hauts fonctionnaires des services et des brigades impliqués dans la lutte contre le trafic de drogue, tels que les forces de police, la gendarmerie et les douanes. Cette coopération est essentielle car elle permet à tous les États concernés (d'origine, de transit et de destination) de traiter le cas collectivement. L'atelier s'est concentré sur la présentation des différents types de produits stupéfiants aux participants, les différentes techniques existantes pour dissimuler et détecter les produits et les laboratoires clandestins et pour profiler les trafiquants dans les zones aéroportuaires. Une formation pratique a été donnée sur les techniques de filature (en véhicule et pédestre).

Certains participants durant l'atelier de Ouagadougou
Certains participants durant l'atelier de Ouagadougou

La deuxième activité de formation régionale à Ouagadougou, et l'atelier national à N'Djamena portaient sur la collecte et l'analyse du renseignement. Le renseignement est devenu un composant fondamental des efforts des pays pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Malheureusement, il existe des faiblesses dans les capacités des États sahéliens à collecter l'information et ensuite à l'analyser.

L'ONUDC a intégré cette dimension « analyse » dans les sessions de formation qu'elle propose, afin de s'assurer que les participants soient bien équipés pour donner un sens aux données recueillies. La formation a permis aux participants d'acquérir plus de compétences sur le cycle du renseignement et les livraisons surveillées, sur le recrutement et l'évaluation d'une source humaine et la gestion des informateurs. Il a également fourni une formation plus pratique concernant la rédaction de notes d'information à l'intention des autorités sécuritaires et politiques, pour les informer sur les incidents survenus et orienter leur prise de décision.

Contrairement aux ateliers de Ouagadougou pour les hauts fonctionnaires, celui au Tchad a été spécifiquement conçu pour le personnel opérationnel chargé de collecter et d'analyser les données sur le terrain, y compris les sept membres de la PCMS du Tchad.

Ces trois premières activités de formation ont été suivies par des plus de 80 éléments choisis, issus des services spécialisés ainsi que d'autres services à vocation généralistes, dont la police nationale, la gendarmerie, et les services de renseignement criminel, entre autres. Pour tenir compte de la dimension 'genre', l'ONUDC a veillé à assurer une forte représentation des femmes. La session à N'Djamena a ainsi été suivie par 8 femmes sur un total de 27 stagiaires, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux précédentes formations. Le Secrétaire Général du Ministère Tchadien de la sécurité publique a participé aux cérémonies d'ouverture et de clôture. Le G5 Sahel a été représenté aux mêmes cérémonies par son point focal au Tchad, M. Enoch Djondang, et par le chef du de la PCMS du Tchad, le Commissaire Divisionnaire Morsia Dafalam.

Afin de répondre à la constante évolution des menaces et des défis présents dans la région, l'ONUDC a également prévu de dispenser, entre autres, des ateliers de formation sur la cybercriminalité, la criminalité économique et financière et la doctrine djihadiste.

Le G5 Sahel a été créé en février 2014, lorsque les chefs d'État du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont signé une convention sur la création d'une organisation régionale économique et sécuritaire. L'une des décisions les plus importantes prises par la suite a été la création d'un nouveau mécanisme de coopération, la PCMS, devant être soutenue par l'ONUD. Cette dernière avait participé à la rédaction du cadre juridique de la PCMS, après son adoption lors du Sommet des Chefs d'Etats de N'Djaména de Novembre 2015. Le programme d'appui présenté par l'ONUDC en janvier 2017 vise à améliorer les capacités opérationnelles et les niveaux d'échange d'informations entre les membres du G5 Sahel, pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Ces activités font partie du programme d'appui de l'ONUDC, lui-même dispensé dans le cadre du Programme Sahel, contribution de l'ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.

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