Le journalisme d'investigation : un levier vers plus de transparence en Afrique de l'Ouest

20/11/2017


Le journalisme d'investigation peut jouer un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption, en exposant les pratiques corrompues, et en favorisant ainsi plus de transparence. En effet, l'article 13 de la Convention des Nations Unies contre la corruption exige des mesures appropriées pour respecter, promouvoir et protéger « la liberté de chercher, de recevoir, de publier et de diffuser des informations concernant la corruption». Dans ce contexte, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) vise à renforcer le journalisme d'investigation en Afrique de l'Ouest depuis 2014 grâce notamment à des activités de formation et au soutien apporté à la création d'un centre professionnel pour les journalistes d'investigation.

Récemment mis en place par des journalistes venus de toute l'Afrique de l'Ouest, la cellule Norbert Zongo pour le journalisme d'investigation en Afrique de l'Ouest (CENOZO) dont le siège social se situe au Centre de presse national de Norbert Zongo à Ouagadougou, au Burkina Faso, vise à promouvoir le journalisme d'investigation dans les domaines de la corruption, de la mauvaise gouvernance, du crime organisé et des violations des droits humains dans la région.

Afin de renforcer la capacité des journalistes d'investigation, l'ONUDC, en collaboration avec CENOZO, a organisé à Ouagadougou du 18 au 20 avril 2017, un atelier de formation sur le « journalisme international d'investigation dans la région du Sahel ». L'atelier a réuni 60 journalistes d'investigation. Des experts internationaux ont également participé aux travaux, y compris des représentants du « Global Investigative Journalism Network » (GIJN), du Consortium International des Journalistes d'Investigation (ICIJ) et du « Organized Crime and Corruption Reporting Project» (OCCRP).

Photo des participants à l'atelier
Photo des participants à l'atelier

Cette activité s'inscrit dans le cadre d'un projet financé par les Etats-Unis. Ainsi, Son Excellence M. Andrew Young était présent lors de la cérémonie d'ouverture, durant laquelle il a souligné le rôle stratégique que jouent les médias et la société civile pour promouvoir plus de transparence et de prise de responsabilité, deux conditions cruciales au développement de la région. Le Ministre de la Communication burkinabè, M. Remis Dandjinou, a fait écho à ces remarques, en ajoutant que le rôle de surveillance des médias était essentiel à l'avancement des valeurs démocratiques.

L'objectif de cette formation était de familiariser les participants avec le plan stratégique 2017-2019 de CENOZO, tout en renforçant leurs compétences en matière d'enquête, et en leur fournissant des outils pratiques pour collaborer les uns avec les autres à l'étranger sur des enquêtes liées à la corruption, au crime organisé et à l'extrémisme violent.

Grâce à des sessions théoriques et pratiques, les participants ont pu améliorer leurs connaissances et leur compréhension des enquêtes financières, sur les manières de combler des lacunes en matière de données et les plates-formes disponibles pour la coopération sur les enquêtes transfrontalières ainsi que sur la sécurité des communications et des données numériques. En outre, la formation a permis d'aborder la question des liens entre la corruption, le trafic de drogue et l'extrémisme violent, ainsi que des enquêtes que les membres de CENOZO pourraient entreprendre conjointement.

La cérémonie de clôture de cet atelier a été marquée par l'intervention du Ministre burkinabè des Affaires Etrangères, M. Alpha Barry, qui a encouragé les journalistes à poursuivre ce travail fondamental et à collaborer entre eux pour assurer plus de transparence et de prise de responsabilité dans la région.

Cet atelier a été organisé dans le cadre du Programme Sahel de l'ONUDC (2013-2018), grâce au financement des Etats-Unis.

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