Traite des personnes et trafic de migrants dans le Sahel au cœur des formations de l'ONUDC
La traite des personnes et le trafic illicite des migrants dans le Sahel représentent un défi majeur pour les acteurs de la région. Les violations des droits de l'homme, les atteintes au développement et la fragilisation des capacités à gouverner font partie des conséquences dramatiques de ces crimes. Les victimes et migrants objets du trafic se voient souvent contraints de verser des sommes considérables (jusqu'à plusieurs milliers de dollars par personne) aux réseaux du crime organisé actifs dans le Sahel, contribuant malgré eux à la déstabilisation de la région. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le coût humanitaire de ces crimes se chiffre en milliers de vies chaque année.
C'est dans ce cadre que l'ONUDC a organisé, du 18 au 21 mai 2015, un atelier de travail destiné aux instituts de formation de la police et de la gendarmerie du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Les directeurs et les instructeurs de chacune des six institutions de formation participantes se sont réunis avec des représentants de l'ONUDC en vue de l'adoption d'un syllabus de formation sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants. Le contenu de ce syllabus a été discuté et validé par les participants, jugeant l'initiative de l'ONUDC nécessaire au regard des infractions rencontrées sur le terrain par les officiers de police judiciaire.

L'atelier a ainsi permis aux participants d'échanger de bonnes pratiques en matière de renforcement de capacités. Le directeur de l'école de police du Burkina et hôte de l'atelier, Monsieur Théophane Segueda, a salué cette initiative durant son allocution d'ouverture. Il a également souligné le fait que les trois pays participants disposent déjà d'une législation qui réprime la traite des personnes, mais que la formation initiale des officiers de police ne prend pas encore en compte les différentes formes de criminalité liées au trafic de migrants.
L'accent a également été mis sur l'importance de l'atelier au regard des récents évènements dans le Sahel et en mer Méditerranée. Les crises qui ont traversé la région, telles que celle en Libye en 2011 ou celle au Mali en 2012, ont contribuée à un climat d'insécurité favorable au crime organisé.
En réponse à ces développements, l'ONUDC dispense notamment des ateliers de formation aux forces d'application de la loi des gouvernements de la région. Cette initiative en particulier, qui était la première étape d'une série d'initiatives coinjointes avec les instituts de formation, s'inscrit dans le cadre de la contribution de l'ONUDC à la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, financée en partie par le gouvernement autrichien.